mardi, août 23, 2005

Une vraie solution pour notre modèle social

Simple et géniale, comme le sont souvent les bonnes idées !
J'espere de tout coeur que nos hommes politiques se pencheront sur le concept elaboré par Mr Dominique Estérez sur son site TCSM.fr, mais j'ai un gros doute. Depuis quand le dévouement envers nos concitoyens depasse-t-il leurs discours pour s'appliquer dans leurs actes ?

Voici en tout cas la version "digest" du TCSM, ou Taux de Contribution Sociale Maximum.
Plus de détails sur le site !

[Le digest du TCSM (v3)

Vous trouvez logique que l'impôt sur le revenu soit plus important si vous gagnez beaucoup d'argent, et d'en être exonéré si vous en gagnez trop peu. C'est de bonne justice sociale et parfaitement logique, car on ne peut demander aux gens plus d'argent qu'ils n'en gagnent et il faut bien laisser de quoi vivre.

Mais, les impôts ne sont pas nos obligations les plus importantes, la plus grande partie des prélèvements obligatoires français est constituée de charges demandées pour chaque travail déclaré. Les charges sociales, (qui ne sont pas des impôts), sont plus importantes que la somme de tous les impôts (plus importantes que l'addition de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur les sociétés et de la TVA).

C'est donc au niveau de ces charges que se joue l'essentiel de notre organisation nationale et de son efficacité.

Maintenant que les sécurités sociales sont quasiment apportées à tous, un salarié ne cotise plus pour son seul compte, mais pour plus de deux personnes, (sur 61 millions de Français, 26,8 millions seulement sont actifs).

Demain, compte tenu de la démographie, de l'augmentation de la durée de vie et du progrès de la médecine, si l'on ne change rien, les prélèvements sur chaque salaire devront financer des dépenses toujours plus importantes.

Cependant, si la protection sociale, en France, n'est pas financée par l'impôt, elle représente tout de même une dépense collective dont l'intérêt général et tout aussi admis que celui de ce qui est financé par les impôts, parfois même plus...

Aussi compte tenu de l'importance de ces contributions, on s'attendrait pour le moins à ce qu'elles soient demandées avec autant de justice et de discernement que l`impôt. Il semblerait logique que l'on ne demande pas, aux entreprises comme aux gens, plus de richesse que ce qu'ils produisent et, également, qu'on laisse une place convenable aux salaires.

Pourtant, avec les charges sociales, les choses sont tout à fait différentes : ce n'est pas la richesse créée qui établit l'importance des contributions, c'est la présence de salariés, même si l'activité rencontre des difficultés ou s'avère peu rémunératrice.

Pour survivre, une entreprise qui rencontre des difficultés à payer ses contributions obligatoires sera tentée de faire pression sur les salaires, car chaque euro de salaire net en moins lui permettra d'économiser près de deux euros pour payer ses autres charges. Si c'est impossible, il lui faudra alors rapidement licencier pour sauver ce qui peut encore l'être.

Par contre, une entreprise florissante, qui produit avant tout avec des automates, ne payera que très peu de nos principales contributions.

Ce manque de relation entre les contributions et les possibilités éventuelles de les payer, qui sont très différentes suivant les situations et les secteurs, explique, qu'en France, nous détruisions systématiquement les activités modestes exercées avec de la main-d'oeuvre.

Si une activité employant des salariées ne crée pas rapidement, et sans discontinuité, une puissante valeur ajoutée, elle sera inexorablement acculée au dépôt de bilan avec souvent un endettement considérable du dirigeant qui aura été obligé de donner sa caution. Outre les désastres humains et financiers que cela représente pour tout le monde, le spectacle de ce jeu de massacre dissuade beaucoup de candidats à la création d’entreprise.

Certains, étant salariés, pensent que ces prélèvements ne les concernent pas et qu'ils concerneraient surtout les entreprises.

Ils se trompent tragiquement, et à leur détriment, cela pour de multiples raisons, car, notamment :

Il n'y a pas de salariat paisible dans les entreprises qui peinent dangereusement à payer leurs prélèvements obligatoires.

Si l'on travaille dans une entreprise en difficulté, les mesures qui lui font faire les économies les plus facilement accessibles et les plus importantes, sont, avec le système actuel, de limiter les salaires et de durcir les cadences de travail.

Si l'on recherche un emploi, on doit persuader l'entreprise où l'on veut entrer que son embauche permettra immanquablement de produire à la fois son salaire et les charges qui lui sont associées. Si l'engagement ne provoquait d'abord que le payement de son salaire net, convaincre une entreprise de vous engager serait alors deux fois plus facile. Si vous êtes prospère, vous pouvez également penser que le TCSM ne vous concerne pas, or :

L’accès à un travail pour tous est le moyen le plus sain est le moins inflationniste de multiplier le pouvoir d’achat global comme de retrouver une croissance vigoureuse, croissance qui profite toujours à tous, même aux mieux protégés. Le sous-emploi actuel, et le gaspillage de potentialités qu’il représente, impose à la nation des efforts considérables que, peu ou prou, on cherche à faire assumer aux plus capables.

Enfin, vivre dans un pays où tant de gens sont précipités dans la précarité et l’assistance ne peut être que douloureux. Stigmatiser les tricheurs qui profitent de l'assistance ne suffit plus à se masquer la réelle violence sociale qui est faite par le système à de nombreux concitoyens honnêtes et courageux, qui ne demandent qu’à pouvoir sortir de cette assistance. Toutefois, il faut bien financer la protection sociale et plus d'entreprises cotisent, plus cette protection est confortée. En outre, les exonérations de charges ont mauvaise presse, car elles ont souvent caché une volonté sournoise de réduire les prestations. De plus, elles ont souvent été accordées, jusqu'à présent, à des entreprises prospères sans réelles contreparties pour l'emploi.

Mais si cela reste vrai, il faut en même temps constater, que la fermeture des entreprises qui ne peuvent effectivement pas payer leurs charges sociales procure 11% d'assistés, au chômage ou au RMI.

Le TCSM, Taux de Contribution Sociale Maximum, propose une nouvelle règle innovante pour déterminer plus justement et plus clairement les situations où les allégements sont justifiés et nécessaires pour ne pas détruire les activités fragilisées.

Chaque fois que les prélèvements demandés seront supérieurs à un certain pourcentage de ce qui reste après avoir payé les salaires nets, l’entreprise sera exonérée de l’excédent. Cela laissera beaucoup plus fréquemment les moyens pour faire face aux autres charges.

En limitant les prélèvements de ces seules entreprises on économise alors des budgets d'aide à l'emploi actuellement gaspillés, budgets qui seront employés à maintenir tous les avantages sociaux des salariés des entreprises partiellement, ou même un temps totalement, exonérées.

Ainsi avec le TCSM personne ne perdra rien et l'on fera d'importantes économies d'assistance, mais il deviendra alors infiniment moins périlleux d'entreprendre en France et cela sans coût réel pour la nation.

Beaucoup d’activités nouvelles, jusqu’alors impraticables, pourront être créées tout en laissant une place convenable aux salaires des employés. Comme dans les pays qui connaissent le moins de chômage, les cotisations seront dues lorsqu’on réussit à gagner de l’argent, et non dès qu’on essaye d’en gagner. En cas de développement de ces activités, elles cotiseront immédiatement comme les entreprises actuellement viables.

Avec le TCSM nous pourrions tous convenir qu'il est absurde, et finalement très coûteux, de continuer à demander aux petites activités, aux activités en création comme aux activités menacées, plus de valeur qu'elles ne peuvent en produire, car alors, on anéantit sans percevoir.

L'accord de tous pourrait s'établir, car, nous l'observons tous, le système actuel détruit beaucoup d'initiatives intéressantes pour la nation comme pour les travailleurs qui les animent.

Or personne n'a rien à gagner à la disparition de ces activités modestes, sauf des coûts d'assistance, et, avec l'avènement d'un TCSM, tous conserveraient l'ensemble de leurs acquis sociaux.]


A lire et faire lire !!

vendredi, août 12, 2005

La tete sous l'eau

Stigmatiser la victime pour en faire un coupable tandis que les vrais nuisibles à notre société (via detournement de fond, emploi d'immigrés au noir, usure etc...) ne sont pas inquiétés, c'est à la portée de notre gouvernement. Et ca tombe bien, le beauf moyen aime ca !

Voici donc une serie de mesures pour sanctionner ces vilains chomeurs, qui, c'est bien connu, font exprès de pas trouver de boulot pour mieux jouir de leur canapé tout en regardant la 5ème à la TV.

Ainsi donc on apprend via
http://www.service-public.fr/accueil/emploi_suivi_recherche.html que "le refus d'emploi" peut maintenant entrainer la radiation pure et simple aupres des assedics.

A priori un chômage elevé est bénéfique aux entreprises car elles peuvent se permettre d'imposer leurs conditions en brandissant le spectre du chômage à l'employé rétif.
Un nouveau pas vient d'etre franchi car dorenavant elles pourront se permettre d'imposer des conditions d'emplois qui normalement rebuteraient meme un chomeur particulierement motivé (style il gagne encore moins en bossant qu'en ne travaillant pas avec des horaires à la con), et qui si elles ne sont pas acceptées, lui couperont des allocations dont, grâce à ses cotisations antérieures, il a légitimement le droit de béneficier.

Décret paru le 5 août 2005 pendant le farniente hexagonale, la machine est bien rodée !

jeudi, août 11, 2005

Tranche de vie (tour de France)

Retour de vacances et check de mail : un ami m'a envoyé ses impressions sur une excursion faites lors du tour de France.
A toi la parole Ray !

Récemment, ma copine voulait voir le départ d’une étape du tour de France... Pour ce faire, on a dû aller dans une ville dont je préfère taire le nom. Disons que c’est un peu la Sibérie près de chez soi : on se les gèle en hiver, et on crève de chaud en été. Une ville avec trois crottes de chien au mètre carré et des habitants tous moins souriants les uns que les autres... Bref, ceux qui connaissent sauront de quoi je parle.

Evidemment, le voyage est pavé de mauvais augures. Avant de prendre le train pour rejoindre les lieux du sinistre, on se tape un bug avec les billetteries automatiques. En faisant la queue au guichet, on se retrouve à deux doigts de manquer le train. Et une fois arrivés dans la ville de G..., on se farcit une chouette galère à cause des travaux pour la création d’une nouvelle ligne de tram. Finalement, on arrive à côté du boulevard où le départ de la course est donné. Reste à savoir si c’était vraiment une bonne chose d’arriver à destination !

Il est à peine plus de 9h30. La course est censée commencer à 11h40. Mais bien entendu, les abords du boulevard sont déjà noirs de monde.

Après une demi-heure passée dans ce purgatoire fait de promiscuité et d’annonces publicitaires sur fond de techno (15 euros pour le kit comprenant la casquette, le stylo, le T-shirt et je sais plus quoi... 15 euros pour le kit comprenant la casquette, le stylo, le T-shirt et d’autres trucs... 15 euros pour le kit etc...), le chien aboie et la caravane passe : on commence avec les chars officiels du tour de France. C’est-à-dire, des filles à gros seins emballées dans des T-shirts moulants jaunes. Outre la mise en avant de leur poitrine, leur boulot consiste à agiter la main en faisant un sourire on ne peut plus protocolaire. Rigolez pas ; pour faire ça non-stop sur 200 bornes tout en supportant la musique criarde qui les accompagne, elles doivent être deux fois plus dopées que les cyclistes !

La partie jaune de la caravane se conclut en beauté avec un modèle géant (est-on ici plus proche du carnaval ou du stalinisme ? A chacun de voir) du lion-mascotte du crédit lyonnais, fleuron de notre économie et digne support de la fierté du peuple français. Après quoi commence la période bleue... Rien à voir avec Picasso, c’est les gendarmes qui nous font une mini-parade, laquelle comporte inévitablement une voiture appelant à s’engager dans la gendarmerie. A ce point-là de l’événement sportif, je commence à avoir l’impression de nager en plein rêve. Des gendarmes ayant pour mission d’escorter les passeurs de schnouf qui se font appeler "médecins du Tour"... En effet, ça donne envie de s’engager.

Après les gendarmes, le défilé continue avec les marques. Commence alors un tunnel (ou plutôt un boulevard) de pub d’environ 20 minutes, les odeurs de gaz d’échappements en plus. Sur un des chars, des gusses croient bon de nous envoyer des bulles de savon dans les yeux. Un peu plus tard, un faux pompier s’amuse à arroser le public à coups de pseudo-lance à incendie. Mais grâce à la foule compacte qui me comprime de tous côtés, je ne reçois pas une seule goutte (la nature est bien faite quand même). Les pubs ambulantes se suivent et se ressemblent, dans leur recherche ultra-formatée de la distinction ; elles se poursuivent à l’intérieur d’une course au tape-à-l’oeil. Le criard est la règle. Chacun tente d’être au moins aussi bruyant que le précédent. Peu à peu, le son de l’accordéon se mêle à celui de la techno. Char après char, les musiciens s’entassent dans une grande fosse commune au fond de laquelle la musique se décompose grâce aux virtuoses de la pub.

Tandis que je suis au bord de la crise d’épilepsie, l’étau commercial se relâche enfin. Plus qu’une heure et quart d’attente avant le début de la course... Ma copine s’éloigne un moment pour aller voir les cyclistes qui s’échauffent. Elle revient toute heureuse en me montrant sur son appareil photo numérique l’image toute floue d’un petit bonhomme sapé en vert, assis sur un vélo. Voilà qui me motive pour continuer à patienter au milieu des badauds, à côté d’un gars accompagné d’un caniche qui s’agite dans tous les sens...

Le départ est donné. Une masse de cyclistes bariolés arrive vers nous. Et quinze secondes plus tard, plus rien. Notre devoir de spectateur accompli, on entame une bonne heure de marche en plein soleil (l’après-midi commence tout juste...) pour rejoindre la gare.

Soudain, en levant la tête (enfin une rue où on a pas besoin d’avoir les yeux rivés au sol pour pouvoir slalomer entre les crottes de chien), je vois sur la façade du palais des sports une grande affiche en trois parties : au milieu, la mention "les événements 2005". Sur le côté gauche, un grand buste de clown jouant de la trompette, avec à l’arrière plan une piste de cirque. Sur le côté droit, le logo de la star academy accompagné d’un buste de Jean-Pierre Foucaud, plus majestueux que jamais. Là, brutalement, je comprends : depuis le début de la journée, je n’ai pas rencontré une seule manifestation de mauvais goût. Tout est cohérent. L’harmonie est parfaite.
C’est moi qui suis à côté de la plaque.